Vie de propriétaire bailleur :

Une petite mésaventure qui rappelle à tous qu’il faut un état des lieux précis et contradictoire, qui protège chaque partie. Ici, il s’agit d’un départ qui aurait pu mal tourner, mais cela aurait tout aussi bien pu être des impayés, et de grosses dégradations.

En 2011, une locataire est partie en laissant derrière elle des dégradations locatives.

Jusque là, rien de particulier dans une vie de propriétaire bailleur !

Etat des lieux de sortie précis (très précis, attention !), contradictoire, comme l’état des lieux d’entrée, bien sûr.

Elle me devait un arriéré de charges. La somme des charges et des réparations locatives dépassait allègrement le montant de la caution.

Je lui fais un décompte de charges, et par exemple, j’indique :

– Meuble cuisine :                      120 €  / Vétusté : 50 %,     et je réclame 60 €.

– Mur salon mitoyen à repeindre : 60 € / Vétusté : 10 %      et je réclame 54 €.

mon calcul : peinture 25 € + 35 € de main d’oeuvre (je fais le travail moi-même)

+ beaucoup d’autres dégâts, mais ce n’est pas l’objet de l’article.

Total des réparations : 380 €.

Dans la foulée, je me reçois un recommandé avec menace d’assignation au Tribunal d’Instance. Elle me demande sa caution sous huit jours et la justification des réparations.

J’appelle alors l’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement).

La juriste m’explique les choses suivantes :

Je n’ai pas le droit de facturer mon temps, car je ne suis pas un professionnel du bâtiment. (locataire : One Point)

Je ne dois pas appliquer de vétusté, sauf si cette possibilité est indiquée sur le bail (ce qui n’est pas le cas). (Propriétaire : One Point)

Les remboursements par le locataire doivent se faire sur la base de devis d’artisans, même si on fait le travail soi-même, même si un artisan prend 45 € hors taxes pour une heure de main d’oeuvre, même si les devis entraînent qu’elle me doit environ 1.800 €.

Je fais faire des devis :

peinture : environ 1.000 € au lieu de 60 €

remplacement du meuble sous évier de cuisine : 60 € + 350 € de main d’oeuvre.

Tout est à l’avenant.

On se retrouve chez UFC Que Choisir (qu’elle avait jugé utile de faire intervenir), et la personne que j’y rencontre se rend compte que j’ai été très généreux avec la locataire, et je lui explique que maintenant, je veux le paiement des dégâts sur la base stricte de la loi, c’est-à-dire, des devis d’artisans.

Puisque la locataire semble très affutée sur la chose, après tout, pourquoi lui interdire son droit : celui de faire respecter la loi…

“Tel est pris qui croyait prendre”, dit le proverbe…

On a fini après un “léger agacement” de la joueuse, je suis revenu sur le montant réclamé initialement, dans un grand élan de mansuétude.

Tout est bien qui finit bien, en l’occurrence, surtout pour elle.

Vie de propriétaire bailleur : Cela a le mérite de rappeler à tous : Locataires et propriétaires :

Il faut absolument un état des lieux (à l’entrée et à la sortie du locataire) très précis et contradictoire.

Les informations sont fixées. Si des cautions sont mises en place, elles signent également les états des lieux. Après tout, c’est vers elles qu’on se retournera s’il faut régler les dégradations. Leur information sera incontestable, et les sommes réclamées incontestablement dues.

La vie de propriétaire bailleur, ce n’est pas que des rentes, sans soucis, sans contrariétés…

2017-02-02T12:10:46+02:00

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